Michel Delasale dirige un pensionnat avec son épouse Christine. Mais il est un personnage violent et odieux. Sa maîtresse et Christine décident de l'assassiner...
Henri-Georges Clouzot a écrit quelques unes des plus belles pages de l'histoire du film noir français, avec des œuvres aussi importantes que L'assassin habite au 21 (1942), Le corbeau (1943), Quai des orfèvres (1947) ou Le salaire de la peur (1953). Formidable directeur d'acteurs, il a travaillé avec quelques uns des plus grands comédiens français du vingtième siècle : Pierre Fresnay, Yves Montand, Charles Vanel, Brigitte Bardot, Laurent Terzieff, Bernard Blier, Louis Jouvet... Les diaboliques sera son plus grand succès populaire. Il est interprété par Véra Clouzot, l'épouse du réalisateur, mais aussi par Simone Signoret (Casque d'or (1951) de Jacques Becker...), Paul Meurisse (Le deuxième souffle (1966) de Jean-Pierre Melville...) et Charles Vanel (Le salaire de la peur, Les misérables (1934) avec Harry Baur...). Meurisse et Signoret se retrouveront dans L'armée des ombres (1969) de Melville.
Les diaboliques impressionne par la maîtrise de son suspens. On a de très nombreuses scènes effrayantes et très habilement menées. Leur accumulation entraîne une montée progressive et irrésistible de la tension. La première moitié du film culmine avec un meurtre d'une rare brutalité. Puis, Clouzot introduit progressivement des petites touches de surnaturel en jouant sur la superstition de Christine et sur l'ambiance macabre de ce pensionnat aux allures de maison hantée. Ce ne sont pas seulement son atmosphère et sa construction dramatique qui rendent ce film si prenant : la finesse et la justesse de la psychologie des personnages permettent aussi au spectateur de se passionner pour ce drame. Il faut encore ajouter que les acteurs principaux sont absolument parfaits. Comme toujours chez Clouzot, ils sont servis par d'excellents dialogues.
Les diaboliques est bien à la hauteur de sa réputation. C'est un des rares films français à jouer avec autant de succès la carte de la peur.